Etel Quiberon
Étape 62 (2 juillet)
Etel jusqu’à la presqu’île de Quiberon
Le GR34 quitte Etel par les chemins qui mènent directement à Erdéven, du coup je ne verrai pas la barre d’Etel.
A Erdéven c’est jour de marché, en plus du pain quotidien, j’en profite pour acheter deux trois fruits. Il y a une petite caravane qui vend du café, le monsieur fort sympathique qui me sert, me raconte qu’avant la période Covid, il tenait un gîte sur le sentier de Stevenson…
Ma moyenne a pris un coup.
Pour voir la mer, Il me faudra parcourir 20km depuis Etel, à défaut de voir le ballet des vagues dansantes, le ciel ornementé de nuages fusant vers le bout du monde est tout aussi propice à la contemplation pour un randonneur rêveur.
Ça n’est pas déplaisant de cheminer par les routes de campagne, je vois des chapelles, des fontaines, des mégalithes, des dolmens. A Crucuno, il y a un dolmen accolé à une bâtisse en plein milieu du village, c’est tout ce qui reste d’une allée couverte bien plus grande dont les pierres ont été utilisées par les habitants pour construire des bâtiments.
Un peu plus loin je traverse le village de Sainte-Barbe où le bâti ancien semble tout droit sorti du moyen age, en fait il date des XVIème et XVIIème siècle, il est des endroits comme celui-ci où on a l’impression que le temps s’est figé, comme en attente de quelque chose, d’un signe, d’un appel pour reprendre le cours des âges. Je pénètre dans la fraicheur de la chapelle, avec de bien beaux vitraux retraçant la vie de Sainte-Barbe, je suis bien content de pouvoir entrer dans une chapelle comme ici avec sa décoration en place, cela devient rare. Le sol fait de grosses dalles de pierres équarries grossièrement porte les stigmates humides des infiltrations d’eau.
Après Sainte-Barbe, au début de la presqu’île de Quiberon je suis un large chemin emprunté par des cyclistes qui soulèvent des flopées de poussières dans l’air sec du jour. Le sentier des douaniers peu ombragé est un tantinet monotone, s’en suit une partie au milieu des pins maritimes adossée à un camping qui s’étire longuement déjà bien rempli par les caravanes et tentes des juillettistes.
Mais après la grande plage de Mané Guen et le fort de Penthièvre le spectacle de la côte sauvage de Quiberon est grandiose, le littoral est comme de la dentelle de roche avec ses failles profondes dans lesquelles gronde une mer jamais assouvie de ses assauts incessants et obstinés. La hauteur des falaises, sans être démesurée est tout de même impressionnante, le sentier monte et descend, mais par endroits le GR34 reste relativement plat, on est comme sur un plateau.
Partout des petites criques où s’étalent serviettes et baigneurs alanguis, en pleine saison, c’est à dire dans quelques jours, la côte sauvage de Quiberon sera blindée de monde. Dans la lumière de la fin d’après-midi la couleur du sable blond se fait plus chaude et tranche avec les roches noires qui bordent la grève. J’essaie de rester au plus près du bord pour avoir un regard sur l’eau qui bouillonne et les rochers mouillés et luisants dans les rayons obliques du chaud soleil. Belle Île n’est pas très loin, mais pour l’instant je ne vois que la partie nord-ouest (pointe des Poulains) étincelante sous la lumière douce de cette fin de journée.
Sur la gauche, un peu plus loin je vois le camping municipal de Quiberon dans lequel j’ai réservé ma prochaine nuit et je suis bien content d’y arriver, je ne suis pas encore complétement réhabitué à porter mon (gros) sac à dos.
Ce soir pas de bol un groupe de vacanciers s’est donné rendez-vous dans la tente d’à côté juste derrière la haie, c’est encore foutu pour un sommeil tôt…
Bonjour,
Bravo pour ce blog fort documenté, je vais m en inspirer afin de programmer une partie du GR34 (sud).
Bon chemin
Merci beaucoup pour votre commentaire.
Bonne route sur le GR34
Philippe