Plougrescant au départ de Tréguier

Étape 22 (9 mai)

Petite étape vers Plougrescant

Aujourd’hui départ matinal, car cet après-midi la team assistance MJ-M me rejoint à Plougrescant pour m’apporter ravitaillement et ustensiles variés. Notamment du gaz, des sardines pour la tente et autres babioles préparées avant mon aventure.

La journée commence tôt, départ à 8h00 puis 6 km de route, le premier kilomètre à la sortie du camping est plutôt flippant plein de virages, aucune visibilité, pas d’accotement pour se protéger et des voitures qui roulent vite, hier soir il n’y avait personne sur la route, je n’avais pas fait attention. Mais bon je suis toujours là.

Pour sortir de Tréguier, j’emprunte la passerelle Saint François qui relie Tréguier à Plouguiel par dessus le Guindy, qui ira un peut plus loin faire grossir les flots du Jaudy.

Ce passage bitumé m’aura permis de sauver la vie à un escargot suicidaire qui avait entrepris de traverser la très fréquentée départementale 8. Je lui ai dit que c’était totalement inconscient, irrationnel, lui ai demandé quelle folie l’a poussé à faire ça. Mais vous savez l’esprit des escargots fonctionne très très lentement, le temps qu’il assimile une question, même les gens de peu d’empressement en ont déjà posé plein d’autres.

Donc sachez le, les escargots ne répondent jamais aux questions. À moins qu’il ne cherche la réponse primordiale de son existence, échafaudant mille réponses au gré de sa spirale qui s’allonge chaque fois qu’une solution lui paraît sensée. C’est peut-être pour ça que les bâtisseurs des premiers siècles du millénaire d’avant en ont tant sculptés dans les églises.

De chaque côté de la route des champs de pommes de terre alternent avec les champs d’artichauts, les choux sont déjà tous coupés.
Un agriculteur sur son tracteur laboure son champ, la roue dans le sillon précédent et les socs qui descendent retourner la terre, regard devant, regard derrière, devant, derrière, travail vigilant répété à chaque extrémité.

Après le macadam le sentier se partage entre forêt ombragée et plage ensoleillée sur les rives du Jaudy. Les arbres ont leurs feuilles d’un vert tendre et jouvenceau du début du printemps, tandis qu’un houx vert foncé apporte un peu de contraste dans ce décors champêtre.

Le chemin le long de la plage fonce tout droit vers l’arrivée mais parfois les pierres aux arrêtes vives ralentissent la progression. Bonjour de loin à un pêcheur avec son lancer, réponse de connivence des gens qui avancent lentement.

Juste avant le terme de mon étape je déambule au milieu d’épaves de bateaux, squelettes de ce qui fût autrefois des embarcations bravant les flots pas toujours amicaux de la région.

Arrivé au terme d’une journée de 16 km vers midi, je m’installe rapidement au camping municipal de Plougrescant.  Après trois semaines de vie plus ou moins solitaire, je suis impatient de revoir les amis de Quimper.

Les retrouvailles sont joyeuses, ça fait du bien de parler à des proches, je me régale de bonne salade du jardin de Jean-Marie, de la bonne salade de pommes de terre, des chaussons aux pommes et autres denrées sucrées préparées par Marie.

Le steak haché cuit à la casserole dans le Trafic et les bières partagées autour d’une tablée amicale prennent place pour toujours dans la boite à souvenirs.
J’ai pioché dans la réserve amenée par les amis, quelques affaires préparées avant mon départ pour ces occasions, et déjà c’est le temps des séparations. 

Un grand Merci à vous les amis.

Tout aurait pu se terminer ainsi, mais ce soir, dans les lavabos, j’ai posé ma poche à eau et ma tasse à café avant d’aller aux toilettes, à mon retour plus rien. Des cons, des abrutis sont partis avec (j’espère qu’un jour ils tomberont sur cet article).

Je suis allé voir et revoir si, pris de remords ou se rendant compte qu’une poche à eau incomplète ne sert à rien ou que l’on n’assoiffe pas un randonneur, ces gens remettent mes affaires là où je les avais laissées, pour l’instant rien…
Ça va être pénible de boire à la bouteille car j’ai du mal à l’atteindre dans mon sac à dos. Fait ch…

Faudra que je me rééquipe.