Saint-Cast Pléboulle
Étape 9 (24 avril)
Saint-Cast Pléboulle – étape au milieu des trailers-euses.
Encore une promenade comme je les aime à longer le bord de mer ou le surplomber du haut des falaises, respirant les puissantes senteurs marines. Une bonne partie sous le couvert des arbres tapissé de jacinthes sauvages, profitant des fragrances boisées, bercé par les drilles incessantes d’oiseaux invisibles.
Parfois le chemin des douaniers se détourne pour traverser des champs où paissent de paisibles vaches noires et blanches.
Des haies où le genet joue à plus jaune que toi avec le colza, où pommiers et cerisiers se parent des mille fleurs blanches ou roses qui exhalent un délicat parfum sucré.
Aujourd’hui c’est jour de trail sur le GR34 un 17 et un 38km (respect), de fait j’ai passé une bonne partie de ma balade entre Saint-Cast Pléboulle à céder le passage aux camarades coureurs et coureuses avec force encouragements et multiples vivas zet bravos. C’est vrai que le sentier des douaniers est un paradis pour les trailers tant le chemin est varié.
Je fais la connaissance d’un monsieur qui habite tout près du parcours de la course, il connait par cœur cette partie du chemin côtier de Bretagne pour l’avoir emprunté maintes et maintes fois.
Avec son épouse, ce monsieur qui pourrait être mon grand père, continue de randonner autour du monde, GR20 prévu cet été. Tout en complimentant les athlètes du jour nous devisons sur les innombrables bienfaits de la marche à pied et de ses inhérents bobos, ampoules et tendinite au genoux qui commence à s’installer pour ma part.
Je vais suivre ses conseils, pommade anti-inflammatoire en couche épaisse toute la nuit. Je n’en mets jamais, on verra bien.
Encore une belle rencontre.
Au lieu de regarder les traits blanc et rouge du chemin des douaniers, j’ai suivi le tracé du trail, cela m’a fait un petit détour mais permis de voir les ruines d’un ancien moulin (Moulin de la mer) où est installé un couple de bénévoles qui oriente les coureurs, enceinte Bluetooth de gros gabarit égrenant des musiques bretonnes à un volume conséquent.
Chaque fois que je suis devant des lieux d’habitation abandonnés, j’essaie d’imaginer comment les gens évoluaient dans cet espace, quelle a pu être la vie de ses occupants, quelles étaient leurs joies, leurs malheurs comment percevaient t’ils le monde dans lequel ils vivaient.
Laissant les coureurs les plus rapides s’élancer vers la ligne d’arrivée, je continue mon chemin du jour entre berges boisées, prairies champêtres et aperçus marins sur la baie de la Fresnaye que suit le sentier du littoral. Je m’oriente dans la direction de Pléboulle où je m’arrête au camping, « le frêche à l’âne » un peu à l’écart du GR34 (le frêche serait un vieux mot pour désigner le frêne).
L’accueil est très sympa, tarif randonneur et en plus il y a une petite épicerie et du pain du jour à disposition. Je jette mon dévolu sur une boite de cassoulet et une bière locale, ainsi vous avez le menu du jour. Ça fait bien 10 ans que je n’ai pas mangé de cassoulet en boite et pourtant depuis deux trois jours ça me trottait dans la tête en me disant qu’à la première occasion je n’hésiterai pas…
Le camping offre un espace abrité avec tout ce qu’il faut pour cuisiner et manger à table, c’est ce genre de petit réconfort qui agrémente le quotidien et met du baume au cœur pour poursuivre ma belle aventure sur le GR34.
Ce soir c’est festin.
Festin du soir
Comme je randonne depuis 9 jours je vais faire un petit break ici où je me plais bien et repartirai après demain, ça reposera les articulations en plus j’ai vu qu’il y avait aussi des raviolis (nan je déconne).