Pors-Mabo – Lannion – Loquémeau

Étape 27 (14mai)
Belle étape sur les rives du Léguer avec Lannion au fond
Aujourd’hui départ matinal, 8h00 pétantes je quitte le camping, aujourd’hui descente du Léguer jusqu’à Lannion et remontée sur l’autre rive. Le topo guide annonce 24 km, mais j’ai des doutes, (en fait il y en aura 28…)
Le GR34 est très agréable, il sillonne la colline avec vue sur le large, de temps à autre des rosiers sauvages aux belles fleurs blanches qui embaument l’atmosphère. Passage sous d’énormes cyprès hiératiques aux écorces crevassées laissant apparaître des anfractuosités marquées, je respire avidement à pleines narines leurs senteurs boisées, entêtantes presque balsamiques comme pour puiser un peu de leur force. Et que dire des racines qui s’en vont pomper les nutriments très loin des troncs dans un enchevêtrement anarchique qui tapissent le sentiers de milles aspérités.
Vient ensuite l’aller vers Lannion en suivant le chemin de halage sur un large sentier plat très fréquenté par les joggers, c’est plutôt plaisant, tout plat sans aspérité, même pas besoin de regarder ou on pose les pieds. En contrebas un mur de pierre suit tout l’estuaire jusqu’à Lannion, j’ose à peine imaginer tout le labeur qu’à représenté l’édification de ce mur. Travail de forcené, travail de forçat, les pieds dans la vase pour ajouter bloc par bloc ces milliers de pierres qui doivent peser des dizaines de kg chacune.
L’arrivée dans la ville est subite, une grande boucle et les premières habitations montrent le bout de leurs toits d’ardoise, j’émerge sur le quai de la Corderie et quelques centaines de mètres plus loin dans le flot des voitures et des pots d’échappement, c’est la ville. A Lannion je fais quelques courses qui vont plomber mon sac à dos, d’autant qu’il me reste encore l’autre moitié du parcours à faire.
Je flâne un peu sur le quai avant d’attaquer la remontée du Léguer rive gauche, cette fois-ci entièrement sous les arbres avec quelques belles grimpettes. La sortie de Lannion est rapide, quelques constructions le Parc Sainte-Anne et déjà je vois le faite des arbres. Sur le chemin, à espaces réguliers des murs moussus, recouverts de végétation descendant du haut du coteau ont été éboulés pour livrer le passage au sentier côtier, murs qui apparemment rejoignaient un autre mur qui longeait le cour du Léguer. A quoi servaient t’ils, qui les a édifier ? Témoins d’un passé pas si lointain et déjà perdu dans les limbes de l’oubli.
Le GR34 épouse les courbes du Léguer jamais très loin de lit de la rivière. je passe devant les ruines de maisons au lieu dit le village du passeur qui comme son nom l’indique abritait l’habitation du passeur qui, jusqu’en 1930, convoyait les gens sur l’autre rive. C’est depuis le poste de douane du Yaudet (à Ploulec’h) que la vue est superbe. A cet endroit, presque à la sortie de l’embouchure du Léguer, la pointe s’avance dans la rivière et le regard porte sur le petit port du Yaudet et sur la baie.
Plus loin le Corps de garde datant de 1845 construit sur une éminence rocheuse, pour surveiller les navires anglais qui venaient fureter sur nos côtes, offre une vue qui porte loin sur la fin de l’estuaire et la mer. Au sortir de la forêt je vois sur la rive d’en face le début du chemin de halage. Quelques centaines de mètres si je savais marcher sur l’eau ou 20km par les berges.
Je continue sur une portion du GR34 qui passe au milieu de chênes rabougris qui ne s’élèvent pas bien haut malgré leurs troncs noueux laissant présager un âge certain. Près des Rochers de Beaumanoir, je fais une petite halte afin d’admirer cette fresque de granit qui orne le sentier de son imposante présence.
Peu après les Rochers de Beaumanoir, j’emprunte la jolie descente de la côte de Pont Roux à Ploulec’h qui mène en contrebas à la plage du même nom, les marcheurs qui suivent le GR34 dans l’autre sens doivent chaud aux mollet quand ils arrivent en haut… Le Chemin des douaniers s’extrait de l’embouchure du Léguer pour s’offrir une dernière petite pointe avant d’entre dans Locquémeau. Arrivé au camping municipal de Keravilin, j’étais bien content de poser mon sac.