Louannec – Perros-Guirec – Landrellec
Étape 25 (12 mai)
Perros-Guirec et Granit à gogo à ploumanac’h
Aujourd’hui c’est mon 500ème kilomètre.🤩
Déjà 1/4 du sentier parcouru.
J’étais à Perros-Guirec lorsque je suis tombé sur ce panneau, Émile Orain reconnu comme le père du futur GR34 avec ce premier tronçon du GR34 entre Perros-Guirec et Lannion. Je regarde ma montre 1,01km, ajouté aux 499km déjà parcourus, je suis bien à 500km parcourus sur le sentier des douanier, c’est la photo idéale pour fêter cet événement.
Ensuite dans Perros-Guirec, le sentier passe par une grève faite de roches qu’il faut presque escalader, ou contourner jusque tout près des flots, car des failles empêchent de continuer tout droit. La mer monte et même si j’ai un peu de marge, j’aimerais bien me sortir de cette portion au plus vite. En regardant plus haut je ne vois pas de sentier, pourtant je ne pense plus être sur le GR34 malgré les informations de mon application GPS.
Rebrousser chemin ne me tente pas trop, ça fait un moment que je m’échine dans ces cailloux, mais je commence à y songer quand soudain je vois une dame en promenade sur les rochers qui me confirme que le sentier reprend bien un peu plus loin…
J’aurai fait le tour de la pointe du Château, c’est étrange comme parcours, c’est pas possible j’ai du rater un truc au moment d’entrer sur la grève, pourtant dans Perros-Guirec il y avait bien une direction pour le GR34.
A la sortie cette aventure, je marche encore un peu avant de m’offrir un (excellent) repas burger à la p’tite table en face de la Plage de Trestraou. J’ai même eu du mal à finir tellement c’était copieux. Ma montre Suunto devait s’ennuyer car elle m’a envoyé faire un aller retour sur la mer jusqu’à la pointe du Château…
Ensuite direction Ploumanac’h
Et une fois sur place, ça envoie du lourd.
D’énormes roches de granit (rose) pesant des tonnes jouent avec les lois de l’équilibre s’élevant vers le ciel ou reposant sur d’autres roches comme pour faire d’improbables acrobaties massives. On ne sait plus où donner des yeux, il y en a partout, tout est beau, impressionnant, monumental et majestueux. On dirait que les dieux, lors d’un carnaval céleste, aient décidés d’offrir à cette côte un peu de leur terre bénie en jetant une pluie de confettis divins et démesurés venus se répandre sur terre, sur mer en une harmonie toute en rondeur, en sensualité, pour le plus grand bonheur des visiteurs.
Ça continue jusqu’à Trégastel, même jusqu’à Landrellec où je dors ce soir.
Le granit à Ploumanac’h*
Un petit mot sur le granit rose
Sur cette terre de Bretagne, il y a 300 millions d’années, s’élevaient des montagnes plus hautes que les Alpes. Sous ces montagnes, le magma chaud et visqueux a rempli une vaste poche souterraine. Ce magma a refroidi très lentement, il a cristallisé donnant ainsi naissance au granit. C’est son refroidissement très lent qui a formé un granit à gros grains tel que celui de Ploumanac’h. Les blocs de granit qui s’étendent de Perros-Guirec à Trébeurden se sont formés sous terre. Lors de la cristallisation du granit, des fissures sont apparues. Dans ces fissures, l’eau s’est infiltrée, érodant ainsi le granit sous forme de boules. C’est l’érosion qui a permis la mise à nu des chaos de rochers.
Pourquoi le granit est rose ?
Cette roche tient sa couleur unique de la combinaison de trois minéraux: le mica, qui lui donne sa couleur noire, le
feldspath qui lui donne sa couleur rose, et le quartz.
* Source Office du tourisme Perros-Guirec
Après le circuit dans le chaos granitique de Ploumanac’h , je suis un peu étourdi, encore écrasé par la présence de ces roches si âgées. Je vois à quelques encablure le très beau phare de Ploumanac’h (phare du Mean Ruz – les pierres rouges) haut de 15 mètre, il marque l’entrée du port de Ploumanac’h. Le pare est plutôt récent, il a été reconstruit en 1947, le phare d’origine ayant été détruit en 1944. Entièrement automatisé sa lumière porte sur environ 20km.
Après le phare, je passe devant la « Chapelle du Diable » qui, malgré les apparences trompeuses et les gargouilles en formes de démon, est en fait un hangar à bateaux…
Puis je déboule à Saint-Guirec, du nom d’un moine gallois qui, selon la légende, aurait accosté ici au VIe siècle pour évangéliser les gens du coin.
Je prends le temps de tourner autour de l’oratoire, qui en jette quand même, édifié en son honneur sur la plage de Saint-Guirec vers le début du XIIe siècle.
En face sur une ile toute proche, se trouve le Château de Costaérès qui fût bâti en 1896, remarquable demeure aux allures médiévales ornée de ses tourelles dans son décor de carte postale, un monsieur du coin me dit qu’il appartient à un présentateur de la télé allemande.
Depuis Ploumanac’h il fait super beau, c’est extra de se promener entre ciel et mer au milieu de tous ces rochers qui parsèment la côte.
Un petit passage urbain à travers Trégastel, un petit détour pour voir les impressionnants Rochers du Roi Gradlon. Je me fait une petite pause casse-croute sur la belle plage de la Grève Blanche et continue cette magnifique journée sur un GR34 aux nuances si changeantes.
J’arrive un peu flapi au camping municipal de Landrellec, agréablement situé à quelques dizaines de mètres de la mer, encore une fois l’accueil est sympathique, les prix très corrects et les sanitaires parfait. Ce soir le vent s’en donne à cœur joie pour perturber le montage de la tente du randonneur fourbu, ça valse dans tous les sens en plus la terre est dure pour enfiler les sardines. Mais je finis par monter mon petit cocon qui m’abritera des vents marins.