Landrellec – l’Île Grande – Trébeurden – Pors-Mabo

Étape 26 (13 mai)

L’Île Grande

Encore un départ tardif du camping, pour cause de j’suis trop bien dans mon duvet, et ensuite papotages soutenus avec mon voisin.

Pour rejoindre l’Île grande le GR34 fait un long détour par la campagne, pas emballant du tout. Je couperai par des chemins plus courts, mon application GPS est vraiment extra (Locus map).

Ainsi je me retrouve rapidement sur la route menant à l’Île grande, mais mon problème immédiat est que je n’ai pas beaucoup de provisions pour aujourd’hui. Je tente ma chance dans un camping qui fait épicerie et là je revois Ghislaine, la randonneuse rencontrée, il y a deux jours. L’épicerie est peu achalandée mais le patron sympa nous fait deux casse-croûtes au rillettes de hareng, que nous mangeons de bon cœur tout en nous racontant nos histoires de marcheurs. Nos chemins se séparent ici car Ghislaine, qui  a fait le tour de l’Île ce matin, continue son chemin plus en avant.

Comme c’est marée basse, le patron du camping me conseille de prendre la plage pour rejoindre l’île Grande et de couper par les marais au retour (conseils excellents). Ayant évité le flux des autos je prends rapidement le GR34, pour un tour de 6 – 7 kilomètres. Plus au bord de l’eau, tu peux pas. Dans la lumière vive du midi, tout semble aplani, déjà qu’il n’y a pas beaucoup de relief, le tour de l’île grande est au ras des flots. La côte est déchirée comme si on avait arraché des bouts de terre pour les jeter plus loin dans la mer.

L’Île Grande est une terre de carriers, à son apogée entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, jusqu’à 800 tonnes étaient extraites par jour sur l’île et les îlots voisins contribuant à la construction d’innombrables édifices dépassant largement les frontières de la Bretagne. Le dernier chantier carrier de l’Île Grande a fermé en 1989.

Le soleil cogne fort et je transpire pas mal, j’ai l’impression de cocotter ++…

Il y a quand même pas mal de monde, familles avec jeunes enfants, retraités camping-cars chaises Decath sur le parking à respirer le bon air, papi mamie sonotones à qui il faut presque crier pardon pour qu’ils s’écartent et pouvoir les dépasser. Quand je passe devant le camping municipal de l’île grande, celui-ci est déjà bien fréquenté, ce devait être mon étape du jour, je suis bien content d’avoir poussé un peu plus loin hier et de m’arrêter ce soir à Pors-Mabo.

Trébeurden

Par les marais je rejoins le sentier des douaniers et ses balises blanche et rouge  à qui je fais encore des infidélités car il suit un tracé bizarre qui m’éloigne de la côte. Je verrai ce soir qu’au lieu de suivre le GR34 qui s’en va se perdre sur les routes à l’est de Trébeurden pour finalement rejoindre le bord de mer, j’aurais pu emprunter un PR qui suivait le littoral. Je serais passé devant l’auberge de jeunesse Granit rose de Trébeurden vers la pointe de Toënno, que je n’avais pas repéré lors de mes recherches d’auberges proche du chemin des douaniers de Bretagne.

Je me retrouve au bord de mer à la plage de Goaz Treiz, passe dans la belle station de Trébeurden, petit tour en ville pour acheter du pain et des fruits puis me faire une petite halte pique-nique à table dans un square.

Après la promenade qui longe la plage, sur le port de plaisance au niveau de la station SNSM, j’attaque le sentier qui fait le tour la pointe du Castel. C’est un Ploumanac’h miniature avec des énormes roches de granit rose qui se détachent dans le ciel lumineux d’un bleu azur qu’on se croirait en plein été.

Ce petit bout de chemin qui fait le tour de la pointe est bien agréable à parcourir, une végétation d’un vert chatoyant met en beauté le rose du granit des rochers aux pieds desquels elle s’épanouit. Arrivé au Rocher du Père Trébeurden, j’ai une vue splendide sur l’Île Milliau qui n’est accessible qu’à marée basse, dommage.

Ce petit tour est un régal en cette fin d’après midi printanier, j’appuie mes mains contre ces colosses de pierre granuleuse essayant d’aspirer un peu de cette énergie tellurique qui semble émaner de l’endroit. Granit si râpeux, rugueux au toucher mais qui une fois poli se donne des airs de marbre doux à caresser. La fin du tour de la pointe du Castel me ramène sur le port de plaisance de Trébeurden.

Un peu plus loin après la plage de Tresmeur, c’est la Pointe de Bihit que je prend plaisir à contourner, autre décor, là ça devient technique, le tour de ce promontoire se mérite, c’est court mais sportif… La vue sur la côte est enchanteresse, le menu de la balade de demain se dessine au loin à flanc de coteaux. Mais pour l’heure j’aspire à poser mon sac au camping et sortir mes pieds des baskets.

Encore un petit kilomètre a surplomber le bord de mer pour arriver au camping de Kerdual super camping arboré situé au dessus de la mer, il y a un salle pour campeurs, une bibliothèque et une petite épicerie. Le patron des lieux m’offre une bouteille d’eau fraiche, bienvenue pour étancher ma soif, il m’informe qu’un petit snack, la kaz breizh est ouvert sur la plage de Pors-Mabo, en plus de sa super situation, il a très bonne réputation. Mais me concernant ce sera dodo de bonne heure, je suis vanné et demain encore pas de mal de kilomètres à parcourir.