Kervel Pors-Peron
Etape 51 (9 juin)
Kervel Pors-Peron par Douarnenez
Aujourd’hui une étape de plus de 25km m’attend, je pars avec les souvenirs douloureux d’hier, mais je suis bien reposé et j’avance d’un bon pas en direction de Douarnenez
Éclairée par les chauds rayons du soleil Douarnenez me sourit comme pour m’inviter. Douarnenez c’est un peu chez nous, à l’opposé il y a Pont l’abbé et Loctudy, à Douarnenez il y a une boulangerie à détourner un randonneur pressé, en plus je me boirais bien un café en terrasse. Je fais tout ça et écrit quelques cartes postales, je m’en retourne tranquillement sur le GR34 empruntant une partie du trajet des Pen-sardines, itinéraire balisé dans la ville qui retrace la vie des ouvrières et des personnes vivant de la pêche à la sardine quand Douarnenez en était l’un des ports le plus important.
La ville de Douarnenez a documenté sur son site internet le parcours du chemin de la sardine, ici le lien vers l’emplacement des panneaux explicatifs et là l’ensemble des panneaux explicatifs)
Au sortir de la ville et de la coquette Tréboul j’ai déjà parcouru plus de 11km que je n’ai pas vu passés. Incomparable avec ma journée calamiteuse de la veille. En fait je vais marcher d’une traite de Douarnenez jusqu’à la fin de mon étape à Pors-Péron, mon sac à dos est parfaitement ajusté je n’ose plus le défaire, en plus les paysages sont grandioses, magnifiques, majestueux. Une des étapes incontournable du sentier des douaniers de Bretagne.
Après la plage des Sables Blancs à Tréboul, le circuit de la pointe de la Jument, sur le GR34, est balisé par le circuit des roches blanches, le bien nommé. Partout des roches blanches s’érigent sur le bord de mer, parfois les verts coteaux viennent se fondre sur la falaise élevée affleurée par la marée ondulante.
Par contre ça grimpe et ça descend tout le temps à chaque sommet la vision du sentier qui s’allonge loin devant est un invitation à marcher et faire corps avec le minéral et le végétal.
Sorti de nulle part un énorme menhir se dresse sur le bord du sentier. Chemin faisant, je me dis que tous ces rochers qui bordent le GR34 entre la pointe de la Jument et la Pointe du Millier ne sont peut-être que la partie émergée d’énormes menhirs qui sommeillent depuis des millénaires sous nos pieds aveugles.
Je suis bien content de mon rythme du jour malgré le dénivelé prononcé j’avance allégrement sur cette splendide portion du sentier des douaniers. Je ne sais pas d’où je tire cette toute énergie mais je pourrais marcher des heures sur les versants de la pointe de la Jument, de la pointe du Millier, où je ne vois pas le phare. Il culmine à 34 mètres de haut, et est adossé face à la mer dans la maison du gardien, dont l’accès est fermé ce jour.
Seule ombre au tableau, je commence à être à court d’eau et je ne vois pas où je pourrais remplir ma gourde, cette partie du GR34 est totalement sauvage, il n’y a aucune habitation en vue, je me désaltère avec parcimonie, en espérant tenir la distance.
Encore 2-3 km et j’arrive à Pors-Péron pour y passer la nuit, ça tombe bien je n’ai plus d’eau. Quelle journée, ça faisait longtemps que je n’avais pas franchi de tels dénivelés et quels paysages de rêve.
Le camping de Pors-Péron est vraiment très bien, on y est Accueilli, même un randonneur qui paye 8€ est le bienvenu, en plus l’épicerie propose du beurre en dose de 10g, idem pour la confiture des petits pots pour un p’tit déj (spécialement pour les randonneurs me dira-t-on), sans compter le reste on y trouve de tout même des yaourts. Un endroit où on peut faire une halte de repos. Du coup j’ai hâte d’être à demain matin pour m’envoyer un petit déjeuner pain beurre confiture.