Du Mont Saint-Michel à Cherrueix

Étape 1 (16 avril)

Premier jour du Mont Saint-Michel à Cherrueix

C’est le départ pour le tour de la Bretagne du Mont Saint-Michel à Saint-Nazaire.

Cette première étape m’amènera de Beauvoir près du Mont Saint-Michel à Cherrueix pour mes premières enjambées le long des polders.

En ce samedi Pascal ma chère moitié me dépose à proximité de Beauvoir. Après forces embrassades et quelques photos pour immortaliser le moment, je remonte vers le merveilleux édifice pour y quérir le départ du GR34 au lieu-dit La Caserne, à un peu plus de 2 km au sud du Mont Saint-Michel.

Un mélange d’émotions m’étreint, après tous ces préparatifs, la joie d’effectuer enfin mes premiers pas sur le chemin, un peu d’appréhension en tant que randonneur débutant, comment vais-je gérer tout cela et puis mon optimisme naturel qui me dit tout bas, vas y tu verras bien. Alors un dernier au revoir à ma moitié, une pensée pour ma fille restée à la maison, je m’élance le cœur léger.

Le Mont Saint-Michel se pare d’un costume brumeux et dévoile sa beauté par vagues successives au gré des caprices du vent qui déplace les brouillards qui enserrent l’abbaye.

Je cherche un peu mon chemin, je vois bien une coquille pour indiquer le départ vers Saint-Jacques de Compostelle, mais rien pour le GR34…

  

En fait il suffit de traverser le barrage de l’embouchure du Couesnon (qui empêche l’envasement de la baie du Mont Saint-Michel) pour trouver la première indication du GR 34.

C’est dans la baie du Mont Saint Michel qu’existe  le plus grand marnage d’Europe, l’amplitude peut aller de de 10 à 15 mètres selon les marées.

 Pour cette première journée je choisi d’aller tout droit le long de la mer pour emprunter la longue ligne droite sur la digue, également appelée la digue de la Duchesse-Anne, dont l’édification s’est étalée de l’an 1000 jusqu’au XVIe siècle. Elle sépare les prés salés et les champs cultivés avec une belle vue sur le Mont Saint-Michel (mais faut se retourner).
À droite les immenses herbues où vaquent des moutons lascifs, j’aperçois d’arabesques rigoles que doivent façonner les caprices des courants marins.
Ça et là un abri pierreux couvert d’une toiture rudimentaire avec parfois un arbrisseau qui offre une ombre chétive à d’improbables occupants. Peut-être des bergers d’un autre âge à moins que les moutons squattent les lieux.

À gauche, les formes géométriques des surfaces cultivées où tout est parfaitement aligné. La rectitude des sillons se heurte à la brisure des haies de peupliers élancés. Pour des lignes aussi régulières m’est avis que les agriculteurs  du coin possèdent des e-tracteurs et vu la longueur de certaines parcelles, ils peuvent regarder un film sur la tablette pendant que le tracteur strie la terre.

À mon arrivée au camping de Cherrueix en ce week-end de Pâques, la patronne m’annonce qu’il n’y a plus d’emplacement disponible. Mais la dame me propose un coin le long du terrain de pétanque, une bande herbeuse sur laquelle j’ai pu installer ma tente, rejoint une heure plus tard par un cycliste qui a monté également sa tente puis encore par un couple de randonneurs.

Première désagréable surprise la fermeture éclair de ma tente s’est défaite impossible de la remettre et donc de fermer le double toit… Pour une tente à 400 j’ai un peu les abeilles. Je verrai demain quand j’aurai calmé mes nerfs. Faudra que je trouve une solution la pluie est annoncée dans deux jours. Et moi qui croyais que la perte du bouchon de ma bouteille Quechua était un problème…