Dossen – Plouescat
Étape 35 (23 mai)
Étape vers Plouescat le jour de mon anniv. (64)
Départ matinal avant 8h00 pour Plouescat par la Côte des sables sous une averse soutenue, je remballe un peu n’importe comment ma tente, le reste de mes affaires est déjà au sec. Je ne regrette pas mes deux sacs étanches SeaToSummit 70 deniers dans lesquels je mets ma tente souvent bien mouillée…
A travers la forêt de Santec je m’en retourne vers le pont submersible de l’Horn, là ou j’ai quitté l’amie Guilaine hier. Ce petit pont est bien pratique, avec ses deux grandes dalles de granit posées sur des piles au milieu de la rivière, il permet de rejoindre rapidement l’autre rive. Aujourd’hui le sentier est sableux épousant la ligne sinueuse de la grève, des criques et des plages offrant une marche iodée, rafraîchie par les embruns. Je descends et remonte toute l’anse du Guilec, depuis la rive opposée, j’ai une vue superbe sur la plage de Dossen que je n’avais pas vu étant arrivé par la forêt.
Je vais suivre le littoral une bonne partie de cette étape, de longues grèves caillouteuses qui alternent avec de grandes étendue de sable, de belles plages blanches, des petites criques abritées, et des amas de blocs de granit posés ça et là depuis des millénaires.
Parfois le GR34 côtoie des champs aux lignes qui ondulent doucement dessinant des motifs où se perd le regard, à d’autres moments les engins agricoles tracent de larges bandes de terre qui accueilleront des cultures rapprochées. La cueillette des artichauts va bon train, normal on est dans le pays de Léon, des experts de la coupe arasent les têtes avec maestria et chargent les remorques avec les belles têtes vertes ou rouges, qui me font saliver.
Je croise le rocher du singe, sur cette partie de la côte qui va de Sibiril à Cléder où une veine de granit était exploitée jusque dans les années 1970. C’est avec ces blocs arrachés à la terre par le dur labeur des carriers qu’ont été construites les églises de Carantec, de Taulé ou la gare de Landivisiau.
A Cléder sur la plage des Amiets je passe près d’anciens corps de garde édifiés du temps de Vauban, le corps de garde de Lavillo bien abrité derrière les rochers pour mieux surveiller la mer sans être aperçu et le corps de garde des Amiets. Ces deux édifice sont placés pour pouvoir être vu l’un de l’autre et servir de relais afin d’émettre des signaux entre les corps de garde en cas de besoin.
Le ciel est resté bien triste presque toute la journée, parfois par quelques échancrures au travers des nuages, de belles lumières mettent en beauté cette partie de la côte des sables. Même si la grisaille ambiante uniformise les reliefs, elle n’entame pas mon plaisir de marcher.
Les kilomètres s’accumulent et je suis encore loin de Plouescat où il faudra que je marche quelques kilomètres de plus pour rejoindre mon camping. Encore une fois je me suis planté dans le calcul de la distance pour mon étape du jour.
De nouveau le GR34 est détourné, là je ne comprends pas, le chemin passe sur une trace bien marqué, je décide de suivre la trace de mon appli et ne pas prendre la déviation, plus loin je vois même deux pancartes qui vantent cet « ancien » tracé et interrogent le passant sur l’utilité d’un changement… Bien m’en a pris je gagne de précieux kilomètres et débouche sur l’entrée de Plouescat à 500m de l’Intermarché où je me rends pour faire quelques courses.
Encore 2-3 kilomètres et j’atteins le camping Odé Vras sur la commune de Plounevez-Lochrist où je me dépêche d’étendre et faire sécher ma tente encore toute trempée du matin. J’en profite pour préparer mon repas et après montage de l’abri, pommadage des muscles endoloris et gros dodo.
Un petit mot pour dire que, comme dans la grande majorité des campings où je suis allé, l’accueil est tiptop et le camping bien adapté aux randonneurs, il y a un snack et la possibilité de se ravitailler en épicerie.
Pour l’instant c’est ma plus longue étape.