Damgan barrage Arzal Camoël

Étape 74 (14 JUILLET)

Damgan barrage Arzal Camoël

Aujourd’hui je vais franchir le barrage d’Arzal, je ne sais pas pourquoi, mais au début de mon périple c’est ce lieu qui m’électrisais, je me disais que si j’arrivais là, c’était gagné. Et voilà j’y serai dans la journée.

En attendant le sentier prend une tournure qui ne me plaît pas trop, il est fait de ce sable qui s’étale en couches profondes dans lesquelles j’ai tant de mal à marcher.  Il longe des plages un peu plus en bas, un p’tit coup d’œil au GPS, un p’tit coup d’œil à la marée, elle descend, parfait, au niveau de la plage de Landrezac, je quitte le sentier côtier et descends marcher sur le sable mouillé.

Sans quitter le bord de mer, je vais ainsi aller de plages en criques, de criques en criques à peine fréquentées en cette heure matinale. Je marche sur de petits galets multicolores encore humides de la mer qui se retire et qui brillent de mille reflets dans les rayons du soleil. D’abord jusqu’à la pointe de Kervoyal, puis plus loin la plage de Trehervé jusqu’aux environs Cromena’ch pour un début de journée de toute beauté.

Parfois il faut négocier un passage délicat dans les rochers mais au final j’avance plutôt bien et c’est plaisant de franchir les passages de cette façon. Au sortir de cette longue balade je retrouve le balisage du sentier des douaniers et poursuis sur un itinéraire bien stable qui m’amène par des chemins campagnards qui contournent une vaste zone de marais en direction de Muzillac. Je  traverse de jolis hameaux parfois je randonne sur de l’asphalte brûlant sous la chaleur implacable de ces jours caniculaires, mais je fais aussi des détours le long de champs dorés où je vois parfois un chevreuil bondissant vers les bosquets qui m’abritent un temps des rayons du soleil ardent.

Le sentier côtier rejoint le bord de mer à la pointe de Pen-lan que je contourne. Je remonte ainsi lentement le vaste estuaire de la Vilaine jusqu’au barrage d’Arzal tant attendu. Je l’aperçois de temps en temps, vaste et imposante construction dans le lointain au détour d’une courbe du sentier des douaniers.

Le barrage d’Arzal long de 500m a été construit entre 1965 et 1970 afin de réguler le cours de la Vilaine et d’éviter les inondations dans le bassin de Redon et également pour fournir de l’eau potable, c’est le plus long barrage d’estuaire en Europe. Le GR34 débouche sur la route départementale qui m’amène au barrage à quelques centaines de mètres plus loin. Encore une fois je me sens tout petit devant ce mastodonte de béton qui s’ouvre en deux pour laisser passer les bateaux lors d’éclusages.

Je passe sur la gauche du pont, j’en profite pour admirer le port de plaisance qui a vu le jour avec la construction du barrage d’Arzal. Pas évident de retrouver le GR34 à partir du barrage le marquage est fouillis voir inexistant, la fatigue aidant, je tourne un peu en rond avant de retrouver les traits rouge et blanc si familiers. Je dois traverser Camoël et marcher encore quelques kilomètres pour rejoindre le camping.

J’aspire les dernières gouttes d’eau des trois litres embarqués ce matin dans ma poche. Je vais quémander le remplissage de ma bouteille plastique, la dame très gentille m’offre de l’eau fraiche de son frigo, après avoir raconté mon périple je m’éloigne en direction du camping « Les Embruns », très bien situé sur le GR34, abordable avec son tarif randonneur, on peut s’y restaurer (c’est bon) et boire un coup pour pas cher, aujourd’hui c’est soirée paella mais fallait réserver… Je m’offrirai un excellent et copieux hamburger frites.
Très bonne adresse.

Ce soir j’ai les pieds qui chauffent; depuis plusieurs jours ils sont à l’étroit dans mes baskets, clairement une demie pointure supplémentaire me siérait à merveille, pour mes prochaines chaussures de randonnées je prendrai deux pointures de plus, j’apprends mon métier de randonneur…