Bréhat tour de l’ile fleurie
Tour de Bréhat à pied
Je descends du camping pour rejoindre l’embarcadère des Vedettes de Bréhat, départ à 10h30 pour 10mn de traversée pour rejoindre l’Île de Bréhat, il y a déjà beaucoup de monde avec moi. Aujourd’hui je vais concrétiser une envie qui me tenait à cœur depuis longtemps, visiter Bréhat, l’ile aux fleurs, baignée par le Gulf Stream, magnifiée par de nombreux documentaires à la télévision, sur les photos en quadrichromie d’innombrables magazines.
En 1907, l’île de Bréhat est le premier site naturel à être classé en France. Aujourd’hui, plus de 50% de l’archipel de Bréhat est classé en espaces remarquables.
Je suis juste déçu que le camping municipal de l’ile soit fermé, j’aurais bien aimé y séjourner un peu, déambuler ici pendant l’heure bleue et profiter un peu différemment de cette belle ile. Ce sera pour une autre fois aujourd’hui je ferai le tour de Bréhat à pied of course.
Arrivé au débarcadère de Bréhat je me dirige vers la droite par des ruelles étroites, du coup, je m’extrais du gros de la foule qui s’est dirigée directement vers le centre et les commerces.
Ici les gens semblent vivre cachés, je ne vois personnes profiter des extérieurs enchanteurs des maisons so charming, des parterres fleuris dans la douceur de ce matin printanier. Longeant le rivage parsemé de pierres, d’ilots rocheux, comme tombés ça et là lors d’une pluie céleste, de petites bandes de sable, pour le plus grand bonheur du marcheur ravi.
Arrivé au bourg, j’en profite pour acheter mon repas de midi et du pain, au camping de l’Arcouest il n’y avait pas de possibilité de se ravitailler.
Ensuite je continue ma balade sur cette belle île où depuis longtemps je souhaitais venir m’égarer. Comme je dois reprendre le bateau du retour, point de folâtrement au programme, je suis les routes et chemins qui font le tour de l’île ou plutôt des îles, celle du sud et celle du nord reliées entre elles par un pont (Pont Ar Prat).
Cap plein Est dans des ruelles bordées de maisons aux beaux murs de pierre tout ornés de fleurs odorantes et colorées. A chaque coin de rue des rochers, des îlots émergent de l’eau, le nom d’archipel est tout à fait indiqué. Les navigateurs du coin doivent bien savoir leur géographie, il y a des cailloux partout, un régal pour le promeneur.
Les maisons semblent des cocons isolés de l’agitation des rues, on ne voit quasiment personne dans les jardins ou sur les terrasses. Très vite je franchis le passage sud-nord, après quelques habitations, un champ ou paissent de jeunes bovins aux cornes adolescentes, semble marque une frontière. L’île nord est plus sauvage rendue aux ronces et aux friches, seuls de larges sentiers herbeux rappellent que la civilisation est toute proche. Arrivé au phare du Paon, au nord de l’île, tous les rochers sont occupés par des pique-niquants agglutinés à 2m les uns des autres, je sais où sont passés tous ces gens qui ont pris le bateau… C’est sûr qu’après mes journées quasi monacales j’eus un haussement de sourcils.
Dans la partie ouest de l’île d’énormes roches sortent de terre dans un ballet massif de lignes courbes et sensuelles.
J’ai l’impression que Bréhat sur sa petite superficie offre un condensé de la Bretagne où douceur de vivre peut côtoyer un aspect rude et austère.
Continuant mon cheminement je passe près des verreries de Bréhat, dommage que le temps me manque pour effectuer une visite de l’atelier, ce que je vois augure une visite qui doit promettre.
Aujourd’hui, vacances scolaires zone C obligent, j’ai croisé de (très) nombreuses personnes je n’ai pas eu droit à plus de cinq bonjours, tu croises des gens, sourire-bonjour et eux te regardent et continuent leur route sans un mot, chacun dans son trip, pas de contact, comparé à tous les échanges que j’ai eu depuis que je suis parti je suis un peu chiffonné.
Musardant sur le sentier qui fait le tour de Bréhat, je suis arrêté par une chaine tendue au au travers du chemin avec un « Propriété privée » griffonné sur une plaque de bois… Je passe – je passe pas.
Je n’ai pas envie me retrouver face à un cornichon qui revendique ses précieux mètres carrés (dont le sentier ne fait pas partie), la vie à de plus belles choses à proposer. Je rebrousse chemin et quand j’arrive à l’embranchement qui m’a conduit ici je m’aperçois que je n’ai plus envie de rester sur Bréhat, je file direct au port pour reprendre la navette vers l’Arcouest.
L’endroit n’en reste pas moins magnifique, mais à voir hors vacances.