Cap Fréhel Fort La Latte

Pléboulle Pléhérel en passant par le cap Fréhel et le fort La Latte

Étape 10 (26 avril)

logo carteDistance : 23 km

sablier1Durée : 7h30

deniv plusDénivelé positif : 470m

deniv moins Dénivelé négatif : 510m

logo carteDistance : 197 km

sablier1Durée : 59h40

deniv plusDénivelé positif : 2930m

deniv moins Dénivelé négatif : 3230m

Je kiffe au Cap Fréhel

Ce matin au départ de Pléboulle, le camping s’est paré d’un habit de Toscane.

départ pour le Cap Fréhel
Le soleil matinal darde ses rayons sur le sable à marée basse faisant miroiter de mille reflets les méandres que crée la mer qui se retire.

Parfois au détour d’un virage je m’arrête en appui sur mes bâtons, je me laisse bercer par le chant joyeux des oiseaux, par le bruit du vent qui fredonne dans les feuillages, petits moments d’abandon exquis et reposants.

Jusqu’au Fort La Latte

Je suis le littoral en passant par de nombreuses pointes, Pointe du Muret, Pointe de Château Serein, Pointe de la Touche, Pointe de La Cièrge. Le GR34 se met en habit de fête, le soleil filtre à travers les feuillages naissant faisant miroiter les branchages sous les rais de lumière généreuse.

L’arrivée au fort La Latte se mérite, dans les bois qui s’élèvent graduellement au dessus de la mer, les ascensions sont rudes, plus longues que d’habitude. Plus on monte plus l’empreinte de château est prégnante.

Protégé par deux ravins, accessible uniquement par des pont-levis, le fort La Latte est à 60m au dessus de la mer, j’aurais dit 1500-1600m.

Sur ce promontoire escarpé, détaché de la terre ferme, un premier édifice y aurait été élevé dès le Xe siècle par un Goyon qui en fit son repaire et le baptisa de son nom Roche-Goyon. Au XIVe siècle Etienne Goyon, seigneur de Matignon, y établit une forteresse qu’il voulut inexpugnable.

Durant le XVIe siècle, le château est démantelé et laissé à l’abandon, plus tard Louis XIV séduit par cette position privilégiée fit appel à Vauban qui, entre 1690 et 1715, reconstruisit la citadelle en y ajoutant des remparts massifs pour la transformer en ouvrage de défense côtière et devint ainsi le Fort La Latte.
Il sera à nouveau abandonné à la fin du XIXe siècle, déclassé par le ministère de la Guerre et vendu en 1892.

En ruine, il est classé par les Monuments historiques en 1925 puis racheté définitivement par l’historien Frédéric Joüon Des Longrais qui entreprit de grosses restaurations entre 1931 et 1939. Pendant la seconde guerre mondiale le mobilier du château est pillé, son propriétaire, de retour du japon ou il était bloqué durant le conflit, ouvrira la forteresse à la visite.

Une fois au fort La Latte (ou château de La Roche Goyon), (demie) surprise il faut payer pour entrer, en plus il y a déjà pas mal de monde. Bon c’est un château privé, il faut bien qu’ils trouvent des sources de revenus.
Du coup je continue mon chemin.

J’avance prudemment sur un chemin caillouteux pas toujours facile à négocier. Un moment j’entends un bruit de vagues déchainées dans  une faille de la  falaise, je reste là pour contempler la mer bouillonnante qui se lance en rugissant à l’assaut des rochers découpés.

Au Cap Fréhel

Le sentier des douaniers continue son ascension maintenant plus douce depuis le fort, sur la lande ou à l’abri des haies de pruneliers sauvages. Parfois, les arbres s’étirent presque à l’horizontal comme couchés sur le sol, le vent qui vient tout droit de la mer a toute la pointe pour donner cours à ses humeurs. Le GR34 est toujours couvert de caillasse et il faut bien regarder où poser les pieds sinon gare à l’entorse.

Ensuite vient le grandiose Cap Fréhel, tout de grès rose vêtu, âpre et majestueusement sauvage. Il culmine à 70m de haut sur un éperon rocheux qui qui s’avance loin dans la mer avec des rochers élevés tout hérissés à la merci de courants farouches qui tournoient et lacèrent la pierre, creusant des crevasses sombres. Sous le joug des vagues furieuses les récifs semblent pleurer, on dirait qu’un bâtisseur fou les a empilé pêle-mêle, pierres taillées dans du grès rose les unes sur les autres. Il est difficile de décrire un tel lieu qui n’a pas son pareil, appuyé sur mes bâtons, encore une fois je me fonds dans le paysage, contemplatif et happé par l’instant présent.

La vue sur les falaises colonisées par les goélands fait oublier la fatigue des pieds.

Le Cap Fréhel impressionne par sa hauteur, son phare est parmi les plus puissants de France, avec une portée qui va au delà des 50 km. Pas étonnant que depuis 2019 tout le site du Cap Fréhel soit classé Grand Site de France.

Il est 14h00 en ce mardi d’avril, il y a beaucoup de personnes qui se promènent, j’imagine qu’en pleine saison touristique, ce bel endroit doit être noir de monde.

Je quitte le Cap Fréhel en posant mon regard sur les falaises qui s’élèvent haut au dessus de la mer, au loin je vois la pointe où se niche la belle Erquy.  Je me retrouve rapidement à marcher tout seul dans la lande accueillante aux teintes vertes,  jaunes, marrons, le sentier déroule son tracé qui épouse le bord des falaises et le vent ne se manifeste pas trop.

Ce soir je dors au camping du Pont de l’Etang à Pléhérel-plage (sur la commune de Fréhel). C’est immense, le camping s’étale sur 30 hectares j’ai cru que je trouverais jamais le bâtiment de l’accueil pour payer mon modeste écot.

Ce soir le vent s’amuse à faire voler dans tous les sens ma fragile guitoune,  j’ai planté mes sardines dans une terre très sablonneuse, j’espère que ça tiendra. Tout comme j’espère avoir moins froid que la nuit dernière où ça pinçait pas mal au camping de Pléboulle.

1 réponse

  1. mika dit :

    Super Phillippe, je suis content de voir que tu va bien et que les paysages sont superbes et changeant, merci pour ton humour et tes jolies photos.

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